Peut-être pour prévenir les générations futures, Bertolt Brecht chroniqua, dans Grand-peur et misère du IIIe Reich, les conséquences de la montée du nazisme. Une pièce en forme de mise en garde, mais aussi un outil de lutte, dont la metteuse en scène Julie Duclos délivre toute la puissance contemporaine.

C’est comme ça que ça commence… Et que ça envahit tout. Dans cette chronique acérée de l’avènement du fascisme, écrite sur le vif entre 1935 et 1938, Brecht a dressé une série de tableaux théâtraux précis comme des tableaux cliniques, observant une maladie qui galope et gagne du terrain de proche en proche : paranoïa totale, censure, situations inextricables… « Les effets du fascisme sont sournois, écrit la metteuse en scène Julie Duclos, ils s’infiltrent dans les corps – tous les corps de métiers mais aussi ceux des femmes et des hommes, en famille, en couple, ou en amitié. C’est une pièce sur la peur. » Un spectacle salué par la critique, et qui, loin de parler du passé, fournit au spectateur quelques outils précieux pour forger son avenir.

Spectacle programmé aux Gémeaux, Scène nationale de Sceaux, en complicité avec le Théâtre des Quartiers d’Ivry – CDN du Val-de-Marne.