Si on ne se remet pas de l’exil, peut-être y a-t-il toutefois des façons de l’apprivoiser. S’éclairant à la lumière des poètes, Victor de Oliveira revisite l’héritage postcolonial d’une façon délibérément personnelle, réunissant l’histoire de la traite négrière transatlantique à celle des boat-people haïtiens et des migrants de la méditerranée.

Victor de Oliveira est né au Mozambique. Sa puissance d’interprète et son premier spectacle, Limbo, créé au Portugal le font vite connaître. Auteur, acteur, metteur en scène, il n’a cessé d’interroger son histoire vagabonde, mêlant ses propres mots à ceux d’auteurs qui lui sont proches. Une façon pour lui de tirer le fil à partir de l’exil postindépendance qui a été le sien, et le faire aller ailleurs. Cette fois, il intègre à sa création des textes de Fernando Pessoa et du poète américain Kamau Brathwaite. L’enfant né dans un pays en guerre a grandi, il questionne à présent le monde qui l’entoure. Partant de l’intime d’une confidence, son récit rejoint bientôt l’expérience universelle de l’exil.